On peut citer George Sand (Aurore Dupin); Marie de Flavigny d’Agoult a écrit sous le pseudo de Daniel Stern;
Parmi les poètes, on peut trouver Gérard d’Houville (Marie de Régnier de Heredia)
http://www.florilege.free.fr/florilege/houville/index.htmGilbert Mauge (Edmée de la Rochefoucauld)
http://www.academiedelitterature.be/academie-membre-delarochefoucauld.phpJean Dominique (Marie Closset)
http://www.florilege.free.fr/florilege/dominiqu/index.htmJean Durtal ; dont je n'ai pas trouvé le nom féminin ! Recueil : Le
voile de Béatrice ; Chants pour Athanaël (Prix François Coppée)
Quelques mots sur la présence des femmes dans la critique littéraire et les anthos poétiques (trouvé sur
http://sisyphe.org/article.php3?id_article=590)George Day, pseudo d’Yvonne Debeauvais
http://www.biblisem.net/meditat/dayseme.htmSème La vie est un jardin qu’on cultive soi-même :
N’ensemence
que le bon grain.
On récolte toujours selon ce que l’on sème :
Bon
pain exige bon levain.
L’âme est le vaste champ d’une terre féconde
Attendant
le vrai serviteur,
Pour que la tige monte et que la sève abonde
Il
faut le geste rédempteur.
Songe au jour souriant de la première gerbe,
Las
aujourd’hui, reprends demain,
Bêche sans t’arrêter, détruis la mauvaise herbe
Pour
fertiliser le terrain.
Quand ton regard verra qu’une nouvelle aurore
Surgit
de ton âpre labeur,
Que sur un sol ingrat des fleurs viennent d’éclore
Dans
leur magnifique splendeur,
Tu penseras alors à ces plaines stériles
Où
nul sillon n’est achevé,
Et tu regretteras les germes inutiles
Qui
n’ont jamais levé.
George DAY.
Extrait de
Rhapsodies en mauve, Éditions Figuière.
Mon but n’est pas de faire ici une critique exhaustive de la critique
et de l’édition au Québec. D’autres s’en sont chargés avec compétence
avant moi. Je me contenterai de mettre en perspective ma propre
expérience et certains documents rassemblés en vue d’un travail sur
l’exclusion des femmes - et plus particulièrement des féministes - par
les maisons d’éditions, les critiques et les jurys pour l’attribution
de subventions, de bourses et de prix.
Dans un texte photocopié pour ses élèves à l’UQAM, intitulé Les
splendeurs et les misères de la critique littéraire au féminin, Lori
Saint-Martin remarque à juste titre que " la féminité suffit à elle
seule à disqualifier l’immense majorité des femmes ; les rares
exceptions sont décrétées esprits universels, hommes honorifiques ".
Lorsque les critiques encensent une auteure, c’est la plupart du temps
qu’ils en sont arrivés à la conclusion qu’elle " écrit comme un homme ".
Préjugés sexistes des critiques
Si la critique reconnaît une spécificité à l’écriture des femmes, c’est
pour la qualifier d’inférieure et non pour y saluer l’expression d’une
culture originale née à l’ombre de l’oppression et de l’exclusion
commune à toutes les femmes, à divers degrés, dans ce monde d’hommes où
ce sont toujours eux qui définissent les critères d’excellence en
fonction de leurs propres intérêts et privilèges. Aujourd’hui encore,
il y a des femmes qui prennent des pseudonymes masculins afin
d’échapper aux préjugés sexistes de ceux qui exercent le droit de vie
ou de mort sur une œuvre.
On a qu’à feuilleter les anthologies de poésie pour constater à quel
point les femmes y sont sous-représentées. Le pourcentage des livres de
femmes publiés, recensés, retenus dans les anthologies, les manuels
scolaires et enseignés dans les universités serait d’environ 6%. Dans
un numéro spécial de dossiers et documents du journal Le Monde paru en
mai 1994 et intitulé penser la philosophie, penser les sciences, penser
les religions, sur vingt-six signatures, on ne retrouve qu’une seule
femme, à la toute fin, spécialiste de l’histoire ancienne de l’Inde.
Ainsi, le monde ne serait pensé que par des hommes. Il n’est pas rare
de voir des écrivaines connues être effacées de la mémoire collective
de leur vivant ou d’en être totalement éradiquées après leur mort.
Un poème d'Aurore Dupin (George Sand) La reine Mab, ballade en hexasyllabes, parue dans Soirées littéraires en 1833
La reine Mab
Quand la lune se lève
Sur le pâle rayon
Elle vient comme un rêve,
Dansante vision.
Le duvet que promène
Le souffle d'un lutin
Est le char qui l'emmène
Au retour du matin.
Au bord des lacs humides,
Dans la brume des soirs,
De ses ailes rapides
Effleurant les flots noirs,
Sur un flocon d'écume
Que le vent fait voguer,
Molle comme une plume
Elle aime à naviguer.
Lorsqu'à grand bruit l'orage
Court sur le bois flétri,
La fleur d'un lis sauvage
Souvent lui sert d'abri :
La tempête calmée,
Elle prend son essor
Et s'envole embaumée
D'une poussière d'or ...
Léah
Un sonnet de George Sand
Chatterton
Quand vous aurez prouvé, messieurs du journalisme,
Que Chatterton eut tort de mourir ignoré,
Qu'au Théâtre-Français on l'a défiguré,
Quand vous aurez crié sept fois à l'athéisme,
Sept fois au contresens et sept fois au sophisme,
Vous n'aurez pas prouvé que je n'ai pas pleuré.
Et si mes pleurs ont tort devant le pédantisme,
Savez-vous, moucherons, ce que je vous dirai ?
Je vous dirai : " Sachez que les larmes humaines
Ressemblent en grandeur aux flots de l'Océan ;
On n'en fait rien de bon en les analysant ;
Quand vous en puiseriez deux tonnes toutes pleines,
En les faisant sécher, vous n'en aurez demain
Qu'un méchant grain de sel dans le creux de la main.
Un site consacré à George Sand :
http://www.george-sand.info/Un lien intéressant sur George Sand (bibliographie commentée, citations, textes
intégraux inédits) :
http://www.george-sand.info/